Album : Ton soleil / L’homme des villes et l’arbre des bois

J’ai allumé l’ventilateur

Et j’me suis assis parterre

Un bon moyen pour pas tomber

En cas de crise on n’sait jamais

Je m’suis roulé une cigarette

Deux tafs plus tard via les toilettes

Vous savez bien comment ça fait

Surtout après un black « coffee. »

Alors j’ai pris quelques roupies

Pour boire un tchaï dans un boui-boui

C’était toute une expédition

Dix mètres à pied, là-bas c’est long

Même si c’était juste à coté

Fallait pourtant se relever

Quand dans ma tête tout à coup

J’entendis ce refrain si doux :

 

Refrain :

Slowly, slowly la vie

Là-bas, dans l’Kerala

Tout danse, tout se balance…

Slowly, slowly la vie

Dans le Tamil Nadu

Tout doux, tout va tout doux…

 

Dehors on entend les enfants

A l’ombre des feuilles de palme

Ils font voler leur cerf-volant

Comme s’ils faisaient voler leur âme

Ils chantent, ils crient, courent pieds nus

Sur les chemins de terre battue

Ils jouent avec n’importe quoi

Qu’importe, ils jouent avec leur joie.

Vêtue dans sa robe de soie

Meenachi marchait devant moi

Une fleur au charme de treize ans

Qui toute l’année vit au printemps

Entre les vaches et les vélos

Et les marmots qui m’font hello !

J’évitais les bouses et les trous

Les cochons, les poules, les cailloux

 

Les femmes portent sur leur tête

Des sacs, des paniers trop remplis

C’est l’heure où Ganesh fait la sieste

C’est l’heure où tout est endormi

Les chiens se disputent les poubelles

En montrant leurs crocs aux corbeaux

Mes yeux se ferment, il fait sommeil

Devant ce tropique tableau.

Dans ce pays où les soucis

S’enlisent dans les marécages

On vit on meurt au ralenti

Les jours s’écoulent et n’ont pas d’âge

S’il t’arrive d’être pressé

Tu apprendras dans leur sourire

Qu’il faut laisser la vie couler

Et prendre le temps de mourir.